Dans un taxi parisien, un homme apprend, par un voyant marocain, que sa sœur est sur le point de mourir. Pour tenter de déjouer la prédiction, le frère entreprend alors un voyage fictif entre le Maroc, Israël et Paris.
A partir d’archives familiales et d’extraits de la trilogie écrite et réalisée par Ronit et Shlomi Elkabetz, Cahiers noirs: Viviane et Cahiers Noirs: Ronit nous invitent dans l’intimité d’une famille judéoarabe, une famille d’exilés déracinés, dans une histoire imaginaire où le frère et la sœur revisitent le passé et le présent pour défier un avenir implacable.
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Filmer pour gagner du temps
« J’ai filmé durant toutes ces années parce qu’à chaque fois que je filme, je gagne du temps, quelques minutes, quelques heures, et ces heures gagnées, je les ai en main. Je les pose dans un tiroir, et c’est du temps figé. Je peux y revenir, en sortir et y entrer à nouveau. Je me suis dit que peut-être, dans l’avenir, j’ouvrirai ces archives et j’en ferai quelque chose. Mais je n’avais pas de plan précis. Après la mort de Ronit, j’ai décidé d’ouvrir ces tiroirs, et de ne pas m’occuper de ces archives comme étant du passé, mais de m’en occuper comme étant du présent. Alors, si l’archive c’est du présent, cela signifie que moi, je viens de l’avenir, et en ayant ce savoir de l’avenir, je pourrais peut-être changer les choses. Ce qui est devenu intéressant, c’est que ce n’était plus un film documentaire sur la famille, mais c’est devenu une histoire sur une femme et le temps. Je me suis rendu compte que j’écrivais un rôle pour Ronit, dans un film que je n’avais pas filmé. » Shlomi Elkabetz
Le cinéma, un voyage métaphysique dont on paie le prix
« Le cinéma nous a donné la métaphysique de notre vie. Il nous permet d’être ici, de toucher la matière, et en même temps, d’être à 1000 mètres de hauteur et vivre dans une zone beaucoup plus large, libre et créative, une zone pleine d’une vie qu’on ne peut pas saisir dans la matière. Le cinéma nous a donné ces marches pour pouvoir monter vers l’autre sphère plus élevée qui dirige notre vie spirituelle. C’est pour ça que personne ne peut dire non au cinéma. Je ne pouvais pas renoncer à filmer « Les cahiers noirs », parce que, même quand elle était malade, Ronit a continué ce voyage intellectuel et sentimental. Tous les personnages de ces films paient le prix, mais cela en vaut la peine. On est vraiment vendu à l’art, on passe d’un côté à l’autre, il n’y a ni murs, ni limites, et je ne sais pas comment on peut vivre aujourd’hui sans ça. » Shlomi Elkabetz
« J’ai aimé toute ma vie entendre des femmes parler. J’aime l’exactitude qui mêle l’intellect et le sentiment, et le fait de pouvoir se placer exactement à l’endroit où il faut être, à l’extérieur et à l’intérieur. Je pense que les femmes, tout au long de l’histoire, sont les seules qui ont pu définir ce qu’est la liberté, puisque ce sont elles qui ont dû, et doivent encore lutter pour cette liberté. Ce sont toujours les femmes qui en paient le prix. » Shlomi Elkabetz
La traduction des propos de Shlomi Elkabetz est assurée par Michel Zlotowski
Extraits
Cahiers noirs : Viviane, et Cahiers noirs : Ronit, film de Shlomi Elkabetz, 2022
Archive
Maria Callas, émission Trois jours avec, Micheline Banzet-Lawton, France Musique, 10/02/1965
Références musicales
Bernard Herrmann, Walking Distance
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Verdi, La forza del destino, act 4**.** Interprète : Maria Callas
Paru en premier sur Radio France