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Virginie Despentes : « Les choses de ma vie m’accompagnent comme des tatouages somptueux »

categorie litterature Virginie Despentes : "Les choses de ma vie m'accompagnent comme des tatouages somptueux"

Dans son dernier roman Cher connard, Virginie Despentes fait se rencontrer par le biais d’une correspondance épistolaire séduisante actrice quinquagénaire, un écrivain trentenaire peu connu victime du syndrome de la page blanche et une jeune féministe accro aux réseaux sociaux.

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Ecrire l’apaisement

« L’amitié de mes personnages les change. J’ai voulu qu’ils puissent se regarder et se laisser regarder de plus en plus simplement, avec leurs armes de séduction, mais aussi leurs armes d’agressivité. Puis progressivement, ils déposent les armes une par une, parce qu’ils se retrouvent embarqués dans une histoire commune, un objectif commun : découvrir ce qui pourrait se passer s’ils laissaient tomber les drogues. En fait, dans ce livre, il ne se passe pas grand-chose, je ne sais pas soigner les histoires, et je ne suis pas une écrivaine de polars. Dans ce livre, j’ai juste voulu montrer des personnages qui évoluent et s’apaisent. » Virginie Despentes

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L’amitié indispensable

« Je dépose les armes à chaque fois que j’écris, c’est peut-être pour ça que j’ai autant peur de me mettre à écrire. L’écriture n’est pas un moment où j’attaque, c’est un moment où j’essaie de saisir quelque chose, de rendre compte d’une impression que la réalité ou le quotidien me font ressentir. Pour moi, le livre n’est pas le lieu du combat, au contraire, dans tous mes livres, tous mes personnages ont besoin d’amis, tout comme moi. En ce qui me concerne, l’amitié est toujours un endroit de vulnérabilité, et c’est quelque chose que l’écriture met à nu à chaque fois. Je ne décide jamais que mes personnages vont avoir des copains, mais ils finissent toujours par en avoir, et alors, ça va mieux. » Virginie Despentes

Penser l’addiction

Depuis plusieurs années, j’avais envie d’écrire sur les drogues, l’addiction, la possibilité de ne pas se droguer, parce que c’est un enjeu vraiment important dans ma vie. Avoir envie de « ne pas », et le faire quand même, ça a été vraiment un fil rouge dans ma vie. L’addiction est un sujet qui me fait énormément réfléchir, qui m’intéresse beaucoup et j’ai la sensation qu’il reste des choses à dire. Se droguer, c’est une défaite quotidienne qui a beaucoup de conséquences sur son rapport aux autres, au travail et à soi-même. C’est un sujet sur lequel il n’y a pas tant de pensée que ça. Je crois qu’à chaque époque sa « grande drogue », et comme pour la pornographie, on manque de désir d’écrire l’histoire de ce point de vue-là. Virginie Despentes

Archives

Violette Leduc, émission Variances, Florence Gruère, ORTF, 12/01/1970

Annie Ernaux, émission Hors champs, Laure Adler, France Culture, 08/10/2014

Témoignage des « Narcotiques anonymes », émission Sur les docks, Vincent Bernière, France Culture, 20/11/2006

Audrey Lorde (1934-1992), poète guerrière, archive diffusée dans l’émission Une vie une œuvre, Charlotte Bienaimé, France Culture, 22/04/2017

Références musicales

Vanessa Wagner, Hudson cycle

Sonic youth, Brave men run

Billie Eilish, Bad guy

Paru en premier sur Radio France

Plus d’info sur le site de Radio France

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