Dans Le tumulte, Sélim Nassib retrace trois moments forts de l’histoire du Liban, des années 50 aux années 80, à travers trois épisodes de la vie de son héros Youssef Honi. On le suit, de son éducation sentimentale, à son engagement politique lors de la contestation étudiante de 1968, jusqu’à ses reportages de guerre, lorsqu’il couvre le siège de Beyrouth par l’armée israélienne en 1982.
Sélim Nassib sera au musée d’art et d’histoire du judaïsme pour une rencontre le jeudi 15 septembre de 19h à 20h30
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Une histoire intime, en écho à la « grande » histoire
« J’aime le titre de mon livre car il renvoie au tumulte intérieur et extérieur, au tumulte de la peur et du désir, à celui de la guerre et d’une oppression dont on ne sait pas d’où elle vient.
« Ce livre est une longue aventure. J’ai toute ma vie écrit des petites choses, des articles, ou des textes qui n’ont jamais été publiés. J’ai repris tout ce matériel, qui était d’une certaine façon, comme des rushs, et j’ai sculpté dedans pour construire un récit. A partir du moment où un fil conducteur est venu, à savoir trois coups de projecteur sur trois périodes différentes, l’invention de personnages purement imaginaires et de situations se sont naturellement intégrés à ce fil conducteur. Je ne voulais pas faire un livre nostalgique, je voulais simplement, en suivant le fil d’une histoire intime, créer un écho à la grande histoire. Je voulais également montrer que même si ce monde a disparu pour une grande part, il en existe encore des bribes, qui peuvent ressurgir. Je voulais montrer que l’histoire n’est pas une succession d’événements qui disparaissent. » Sélim Nassib
58 min
Le Liban, un pays fait de contradictions
« En apparence, Beyrouth aujourd’hui est quasiment à genoux, mais ce qui fait que les gens qui y ont vécu, ou même qui y sont passés ne s’en détachent pas facilement, c’est que cette ville envoie des signaux contradictoires. Le Liban est un pays en conflit avec lui-même. D’une part, Il est peuplé de petites communautés qui sont venues se réfugier dans ses montagnes, et qui sont à la fois obligées de s’entendre, mais qui de temps en temps s’entretuent. D’autre part, la société civile est extrêmement vivante, il y a un bouillonnement culturel formidable, en totale contradiction avec la classe des vieux mafieux qui gouverne. C’est pourquoi je crois que, même si la crise libanaise est très grave, cela va passer, car le Liban est un pays très vieux capable de survivre à ses contradictions. » Sélim Nassib
Archives
Etel Adnan, émission On ne parle pas la bouche pleine !, Alain Kruger, France Culture, 19/02/2017
Elias Sanbar, émission Culture d’Islam, Abdelwahab Meddeb, France Culture, 08/11/2013
Assia Turquier-Zauberman et Sélim Nassib, émission L’expérience, Aurélie Charon, France Culture, 15/03/2020
Références musicales
Elias Rahbani, Sweet eyes
Eric Chenaux, The Pouget
Marcel Khalife, Rita and the rifle
Paru en premier sur Radio France