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Théo Mercier : « J’ai transformé l’espace de la Conciergerie en Cathédrale des sommeils »

categorie litterature Théo Mercier : "J’ai transformé l’espace de la Conciergerie en Cathédrale des sommeils"

Dans OUTREMONDE, The sleeping chapter, Théo Mercier nous invite à découvrir des sculptures en sable qui rappellent la pierre du palais de la Cité, comme des prolongements métaphoriques de son histoire. Des lits défaits dont on sent encore les mouvements et les souffles à travers leurs plis, des chiens en sable comme fidèles compagnons des dormeurs sont au centre de cette installation à la fois lumineuse et sonore autour des rêves et du sommeil.

OUTREMONDE, the sleeping chapter

– © Erwan Fichou

Le geste de sculpteur

« Ce qui m’intéressait, c’était autant de sculpter la matière : le sable ; et le réel : des matelas qui sont chargés de tout un tas d’histoires intimes ou sociales. Mais il s’agissait surtout de sculpter le vide laissé autour des sculptures, ce qui se joue entre l’architecture de la Conciergerie et la sculpture. Le vide habité par la musique de Pierre Desprats, par les fantômes, la chaleur et le souffle des corps dormants qui viennent de quitter leurs lits. C’est un travail véritablement du visible et de l’invisible. » Théo Mercier

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In Situ à la Conciergerie

« C’est le lieu qui me dicte ce que j’ai à faire, c’est le cas pour l’ensemble des projets que je réalise. Cette architecture m’a tout de suite parlé d’air, je l’ai vu comme un corps de pierre vivant, des arches comme des sortes de branchies, je me suis senti comme avalé par une baleine. Comme une cage thoracique gothique qui serait une sorte d’architecture dévorante. » Théo Mercier

Veiller aux rêves

“J’avais envie de faire de cet endroit un endroit de soins et que cette cathédrale des sommeils soit un endroit pour soigner nos rêves blessés, nos rêves d’amour, nos rêves de ville, nos rêves de société. Et tous ces lits sont des rêves abîmés, malmenés […] J’appelle ces sculptures “des dormants” et ce serait des gisants qui se seraient réveillés de leur sommeil éternel. Dans cette tradition de sculpture, le gisant est souvent gardé par son chien fidèle qui attend patiemment qu’il se réveille, que le roi se réveille de son sommeil éternel. Et d’une certaine manière, ce seraient ces rois endormis qui seraient partis et qui auraient laissé derrière aux leurs chiens veiller sur leurs draps ou sur leurs dépouilles imaginaires, sur leurs rêves, leur sueur, sur l’empreinte de leurs corps…” Théo Mercier

Archives

Sophie Calle, émission « Nuits magnétiques », France Culture, 12/07/1985

Alberto Giacometti, archive INA, 19/09/1953

Tatiana Trouvé, émission « Affaires Culturelles », France Culture, 09/06/2022

Gisèle Vienne, émission « Hors champs », France Culture, 11/07/2010

Références musicales

Pierre Desprats, The sleeping chapter

Mansfield. TYA, Dormi/Reveillé

Daniel Johnston, Wicked World

Paru en premier sur Radio France

Plus d’info sur le site de Radio France

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