Ce roman en deux parties dessine dans un premier volet le portrait de personnages déstructurés par l’abandon dans le contexte de la dictature franquiste en 1943 au pays basque espagnol.
La seconde partie offre un contrepoint contemporain en suivant la narratrice Maria, mise en doute sur la véritable identité de son père par une tarologue. Elle se lance alors dans une quête des origines.
Au micro de Mathilde Wagman, Maria Larréa nous explique la genèse de son roman :
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« Ce livre était nécessaire pour moi. Je viens du cinéma, j’ai fait des études à la Fémis, et à 27 ans, peu de temps après la fin de mes études, j’apprends que j’ai été adoptée. Je commence une enquête sur mes origines ainsi que l’écriture d’un scénario. Cette écriture a été longue et difficile, et finalement le film ne s’est pas fait. Cela m’a rendu très malheureuse. J’ai quand même reçu un prix pour ce scénario qui offrait la possibilité qu’il soit lu sur France Culture. Le film existait donc en podcast, en lecture, mais pas en images, comme s’il n’y avait pas de bain révélateur possible. Finalement, c’est une amie professeure de Français qui m’a convaincue d’en faire un roman. Echaudée par l’échec de mon film, j’ai écrit mon livre dans le secret, sans en parler à mon entourage. C’était important de préserver la grande liberté qu’offrait la littérature. »
L’autrice nous révèle aussi que son roman est aussi une déclaration d’amour à ses parents adoptifs :
« On a tous envie d’écrire son roman familial, et mon histoire m’offrait un terrain de jeu absolument délirant. Je pouvais m’amuser avec la généalogie de mes parents adoptifs. Je suis une lectrice et une cinéphile, et quand ils me racontaient des bribes de leur histoire qui paraissait triste et minable pour le commun des mortels, moi je voyais Dickens, la Comtesse de Ségur ou Vittorio de Sica. Leur passé a été un cadeau, et j’espère les avoir honoré en écrivant leur histoire : ce livre est une déclaration d’amour. »
Paru en premier sur Radio France