Tous les jeudis, Jean-Luc et Jean-Claude, deux quinquagénaires fragiles mentalement ont la permission de prendre un verre dans le café du bourg. Mais, un jour la rencontre avec un jeune homme blond et le refus de validation d’un billet de loto va bousculer leurs habitudes et les entraîner dans un road movie régional et burlesque.
Au micro de Marie Richeux, Laurence Potte-Bonneville nous explique les joies et les peines que lui apporte l’écriture, ses inspirations et en quoi la littérature peut aider à supporter un quotidien parfois difficile.
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Une écriture précise et authentique
« Je travaille dans le champ du handicap depuis quelques années, et avant cela j’ai toujours travaillé dans des univers associatifs dans lesquels on accompagnait des personnes en situation de fragilité. Voilà dans quoi s’enracine mon écriture, c’est le terreau qui a permis à la petite graine de pousser. J’attache une grande importance à une forme d’économie du réel qui soit vraiment précise, et pour moi, décrire les gestes c’est une sorte de recherche d’authenticité presque matérielle, car je pense qu’il faut prendre tous les gestes très au sérieux. »
Quand écrire fait du bien
« Je vais chercher l’écriture dans les petits coins de ma vie. Pour moi, écrire c’est assez difficile à l’allumage, comme une vieille mobylette qui prendrait un peu froid, mais ce qui est sûr, c’est que ça fait des choses à ma vie. D’une part, ça fait des choses à ma vie de ne pas écrire, et il y a même eu certains moments où j’y ai renoncé, et cela a provoqué une forme de tristesse et de souffrance. Mais d’autre part, quand l’écriture arrive, ça fait scintiller en moi des petites flammèches de liberté et d’imagination. L’écriture crée des brèches vers la grandeur, et ces brèches on en tous a besoin pour supporter un quotidien qui peut être parfois pesant. »
Le hasard comme moteur de la fiction
‘Mon livre est un livre du souci et du hasard. Le personnage de Florent et la tempête sont les agents provocateurs de hasard. Il y a des éléments qui s’agencent pour que les choses sortent un peu de leurs rails. On se fait du souci pour les personnages, le hasard est là, et va peut- être provoquer le danger, et on se dit tant pis et tant mieux, parce que c’est la vie. Finalement, l’écriture, c’est peut- être ça aussi.’
Archives
Marie-Hélène Lafon, émission Du jour au lendemain, Alain Veinstein, France Culture, 05/12/2001
Jean Oury, émission A voix nue, Cécile Hamsy, France Culture, 25/09/1990
Extrait du film Le moindre geste, réalisé par Fernand Deligny en 1971
Jean-François Stévenin, émission A voix nue, Sandrine Treiner, France Culture, 24/01/2018
Références musicales
Jean-Jacques Goldman, On ira
Marianne Faithfull, The Ballad of Lucy Jordan, BOF Thelma & Louise
Paru en premier sur Radio France