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Valentine Varela : « Sortir au moins un élève de la merde, c’est ça qui fait tenir ces professeurs »

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Christine est professeure principale d’une classe de seconde. Ses élèves ont un seul objectif, passer en « générale », une filière qui représente pour eux un passeport social. Entourée d’une bande de profs, Christine, qui a vu année après année son métier se transformer, se bat pour arracher ces adolescents au déterminisme social.

Être « prof » : une vocation

« Chaque professeur va apporter un enseignement un peu différent. Avec ce qu’il est, avec sa chaire, son sang, sa transpiration et sa passion. Je suis par contre convaincue que c’est une vocation. Ce qui fait tenir chacun des professeurs que j’ai rencontrés dans ce lycée difficile, c’est l’amour du métier et l’espoir. Cela m’a sidérée. Je pense que ça tient au fait que dans chaque classe, même dans ces classes difficiles, il y a toujours un moment où un élève va prendre quelque chose, va apprendre et en faire quelque chose. Chaque année, ces professeurs là ont sorti un élève de la merde. D’ailleurs dans cette classe beaucoup d’élèves ont finalement fait des études après. » Valentine Varela

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Une main tendue qui sauve

« On ne sait jamais trop pourquoi on fait des films. Mais, aujourd’hui avec un peu de distance je me rends compte que je m’intéresse aux causes perdues. Ce qui me plaît, c’est cette main tendue et cet espoir qui est toujours là quoi qu’il arrive. Je considère que l’échec est souvent dû à des accidents de la vie. Et finalement s’il s’était passé autre chose tout aurait été bien différent. Je m’intéresse toujours aux gens qui s’intéressent eux-mêmes à l’échec. Ce sont ces gens-là que je filme car ils essayent de changer un destin. » Valentine Varela

Interroger sa posture de réalisatrice

« Je n’ai pas voulu être intrusive dans la vie des élèves. J’ai voulu rester très pudique vis-à-vis d’eux. Je ne me voyais pas me saisir de leurs histoires. Ce n’est pas mon rôle et ça m’aurait mise très mal à l’aise. Je préférais qu’on sente un contexte familial compliqué qui a eu un problème ou un drame sans l’étaler à l’écran. J’ai été terrifiée de montrer le film aux élèves qui sont dedans. Même aux professeurs : j’avais très peur qu’ils se sentent trahis. Et pour les élèves c’était pire car il y a quelque chose d’extraordinaire dans le documentaire qui est très dur aussi : on est quand même des voleurs. On pose un regard mais aussi on y met notre point de vue sur leur histoire, sur ce qui s’est passé cette année-là.  » Valentine Varela

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Archives :

Olivier Pourriol, émission Sur les docks, France Culture, 08/12/2008

Nicolas Philibert, émission l’Heure bleue, Laure Adler, France inter, 10/05/2019

Eliane de Latour, émission Hors champs, Laure Adler, France Culture, 06/02/2013

Claire Simon, émission Les Masterclasses, Arnaud Laporte, France Culture, 16/05/2020

Références musicales :

Henry Purcell, Fairy Queen

Flairs, Bus

Potlatch, Hors cadre

Paru en premier sur Radio France

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