Le metteur en scène anglais a puisé dans son enfance pour raconter cette histoire qui met aux prises trois générations et dont la vieillesse est le détonateur. Pour traiter sur scène de la vie autour du grand âge, Alexander Zeldin mêle acteurs professionnels et non professionnels.
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Mêler l’intime et le social
« Il y a vingt ans, j’ai vécu une situation assez semblable à celle de la pièce. J’ai perdu mon père et le théâtre m’a beaucoup aidé à ce moment-là, car c’était un endroit où je pouvais m’exprimer, mettre des mots sur un des événements les plus essentiels de la vie, à savoir la mort. En écrivant cette histoire, j’ai voulu raconter quelque chose qui puisse être partagé par beaucoup de personnes. Dans le théâtre, nous avons l’obligation qu’une chose soit extrêmement personnelle et intime, mais aussi sociale et spirituelle. Une pièce doit se situer sur différents niveaux pour être vraiment du théâtre. »
Montrer ce qu’on refuse de voir
« Quand j’écris une pièce de théâtre, je cherche toujours à raconter des choses qui se passent dans la vie et qu’on refuse de voir. Dans cette pièce, j’ai trouvé à travers l’Ehpad, un lieu du monde qu’on ne veut pas voir, et qui raconte davantage que le lieu lui-même. Comme une métonymie de la vie. Je fais du théâtre pour montrer la vie, pour faire ressentir son intensité réelle. Je veux que le théâtre soit un lieu où l’on peut être à découvert. Je crois profondément qu’il faut dire le monde et appuyer où ça fait mal. »
Le théâtre comme outil
« Le théâtre n’est pas un lieu de moralité, ni de bien-pensance. Pour moi, le théâtre est ni plus ni moins qu’un outil pour ressentir la vie. Par ailleurs, l’éthique de la représentation est une question qui me préoccupe beaucoup. J’essaie de montrer des choses sans sentimentalisme, avec une certaine pudeur. Je cherche constamment la juste distance pour montrer des gens avec dignité, et ça se joue souvent sur un fil. »

Archives
Simone de Beauvoir, émission Fréquence lire, Cella Minart, 1969
Roger Planchon, émission Entretien avec, Moussa Abadi, France Culture, 1970
Lecture
Simone de Beauvoir, La vieillesse (Gallimard, 1970)
Références musicales
Zaho de Sagazan, Suffisamment
Odezenne, On naît on vit on meurt
Portico quartet, Knee-Deep in the north sea
Paru en premier sur Radio France