A 45 ans Youssef Salem (Ramzi Bedia) est un écrivain raté. Mais quand son nouveau roman rencontre le succès, les ennuis commencent, car sans les prévenir, il s’est inspiré des siens pour créer ses personnages, dévoilant ainsi certains secrets. Dès lors, comment faire pour que son livre ne tombe pas entre leurs mains …
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Un personnage coincé entre réussite et assignations sociétales
« Le personnage de Youssef se retrouve complètement coincé entre son désir énorme de réussir par la littérature, et le fait de devoir répondre à plein d’assignations différentes, notamment celles des média. Pour moi, au contraire, l’écriture est un geste de liberté. On écrit seul, on écrit exactement ce qu’on veut, et on est surveillé par personne, même pas dieu. Mais, mon personnage est prisonnier d’une machine médiatique qui ne le voit pas, et en fait un objet sociétal, politique et polémique. Je crois qu’il y a beaucoup d’objets artistiques qui sont réduits à ça. »
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La comédie pour combattre les archétypes
« Mon film est malgré tout sous-tendu par un vrai désir d’universalisme, et c’est, pour moi, une façon de combattre. La comédie, c’est travailler sur les archétypes pour les déconstruire, mais c’est aussi faire exister les débats qu’il y a dans la société. Cela implique de travailler ces débats, qui sont parfois violemment contradictoires, de les mettre en œuvre et de les faire entendre, mais en les respectant. Je n’ai pas peur de faire des blagues avec les minorités, parce que j’écris et je filme tout le temps avec l’idée de combattre l’essentialisation des personnages quelle qu’elle soit. La seule chose qui m’intéresse c’est de montrer que les gens peuvent bouger. »

Un film sur le pouvoir des mots
C’est merveilleux de pouvoir écrire un film sur ce qu’on fait toute la journée depuis vingt ans, et je crois que les gens connaissent le pouvoir des mots. Sans les mots pour décrire une situation, on ne peut rien, et je suis fasciné par l’importance des livres et des films en France. Il y a beaucoup de gens qui écrivent, au-delà des écrivains eux-mêmes. Dans mon cas, j’ai commencé à faire des films, parce que j’avais trop peur d’écrire des livres et, avec « Youssef a du succès », je me rends compte que j’ai fait un film sur l’écriture.
Archive
Agnès Jaoui, émission A voix nue, Ilana Navaro, France Culture, 14/09/2022
Références musicales
Bachar Mar-Khalifé, Ya nas
Bachar Mar-Khalifé, K cinerea
Paru en premier sur Radio France