Dans l’un des bâtiments des Jardins de Carthage, un quartier de Tunis créé par l’ancien régime, et dont la construction a été brutalement stoppée au début de la révolution, deux flics, Fatma et Batal, découvrent un corps calciné. Alors que les chantiers reprennent peu à peu, ils commencent à se pencher sur ce cas mystérieux. Quand un incident similaire se produit, l’enquête prend un tour déconcertant.
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d’intérêt.
Des immeubles abandonnés, imposants et étranges
« L’envie de faire ce film est venue avec la découverte des Jardins de Carthage, ce n’est pas un lieu où j’avais l’habitude de me rendre, et j’ai rencontré cet endroit, parce que ma mère y construisait sa maison. Ce qui m’a vraiment intéressé ce sont les immeubles et ces longues avenues. Tunis est une ville qui dégage une autre énergie, et ce quartier particulièrement avec ces grands immeubles vides, en béton. Il y a quelque chose qui ressemble à un studio de cinéma un peu factice. Cette ville, on ne sait pas si elle a été construite et si elle est maintenant en décrépitude, ou si elle est en construction, mais que les travaux n’avancent pas. J’ai trouvé de cette ville était enfermée dans une sorte d’étrangeté, et ça m’a plu. »
Publicité
L’histoire, comme le feu, contamine les lieux
« Ces immeubles m’ont aussi fait penser à des temples sacrés d’une ancienne civilisation, et ce qui est intéressant, c’est que les ruines de Carthage sont à peine à un kilomètre à pieds de ce quartier. Il y a comme une sorte de miroir qui se crée : il y règne le même silence, et l’extérieur est un peu étouffé. Cette proximité avec les ruines de Carthage m’a permis de remplir cette ville de mythologie, presque de légende. De plus, Carthage a été détruite par le feu, et c’est comme si les territoires gardaient en eux une forme de trauma. »
Le béton et le feu pour filmer le fantastique
« Le feu est une matière-image, un élément qui ne peut que créer de la fascination, qu’elle aille vers la vie ou la destruction. A l’écriture, j’avais le sentiment que le fantastique devait venir d’une forme de mysticisme, de quelque chose de quasi religieux. Je cherchais un élément qui contraste vraiment avec ces immeubles gris et le feu s’entrechoquait parfaitement avec cette matière concrète et bétonnée. En fait, tout est partie de l’image d’un feu dans du concret, quelque chose de froid. »
Archives
Jonathan Ricquebourg, émission Les nouvelles vagues, Marie Richeux, France Culture, 02/06/2016
Youssef Ishaghpour, émission Cultures d’Islam, Abdelwahab Meddeb, France Culture, 16/02/2000
Kiyoshi Kurosawa, émission La grande table, Olivia Gesbert, France Culture, 30/03/2012
Références musicales
Anouar Brahem, Kasserine
Emel, Kaddesh
Paru en premier sur Radio France